De toutes les histoires de décès sur les routes, les plus tristes sont celles où il s’agit d’enfants.
Nous somme mardi le 28 août, en 2007. C’est une belle journée, les vacances d’été sont presque terminées. C’est la fête de Pamella chez les Lapointe. Elle a 13 ans. Elle et son amie Claudie, qui a aussi 13 ans, et ses deux petites sœurs, Marilyne et Laurence, qui ont respectivement 5 et 7 ans, ainsi que 3 autres amies, décident d’aller voir des poussins à la ferme d’en face. Elles se tiennent par la main pour traverser la rue Victor qui, bien qu’elle ait une limite de 70km/h dans ce secteur, n’a que 2 voies de large. Elles ne verront pas la mini-fourgonnette verte.
Il n’a pas été possible de déterminer si la vitesse ou le manque d’attention était en cause. Un simple et bête accident. Quelques heures plus tard, la petite Marilyne succombera à ses blessures. La plus petite des deux croix, à droite, est pour elle.
Sa sœur Laurence, 7 ans, est dans un état critique aux soins intensifs de l’hôpital Sainte-Justine. Dans le lit voisin, Claudie s’accroche à la vie. Son combat durera six jours. Sa maman, Bernadette, et son frère Guillaume, 17 ans, resteront près d’elle.
Michel, le père de Claudie: «Jusqu’à la dernière minute, Guillaume surveillait les instruments chaque fois qu’il allait dans la chambre. Il vérifiait la pression intracrânienne, il vérifiait les battements de son cœur. Il avait toujours espoir que ça puisse rentrer dans l’ordre.»
Mais au fil des heures, la mort gagne du terrain. La pression artérielle à l’intérieur du crâne refuse de baisser. Les médecins sont de plus en plus pessimistes.
«Le choix de la laisser s’envoler, c’est la décision la plus difficile à prendre. On en est venus à envisager ça… (il hésite) je dirais le jeudi. De se résigner au fait que tu ne pourras pas la ramener chez vous, de la prendre dans tes bras. Elle ne reviendrait même pas en fauteuil roulant.»
Claudie Bourassa s’est éteinte à l’hôpital Sainte-Justine le dimanche 2 septembre. Elle avait 13 ans. La plus grande croix, celle de gauche, est pour elle.
Malgré la perte de sa fille, Michel Bourassa gardera le moral car ce n’est pas en vain qu’elle aura quitté ce monde. Un poupon de 2 mois héritera de son foie, son cœur sera envoyé à l’Hôtel-Dieu, ses poumons à Toronto… Ses organes sauveront cinq personnes.
Le père de Claudie a écrit une lettre très touchante à sa fille. Le journal La Presse a publié cette lettre dans l’édition du 13 septembre 2007. Voici cette lettre dans son intégralité.

Télécharger l’intégralité du texte « La flêche et le flambeau » de Michel Bourassa en PDF (24 pages)
Le père de Claudie créera, 2 ans après le déces de sa fille, la fondation Claudie-Bourassa. Cette fondation aura pour but de sensibiliser les enfants et les adolescents au don d’organe ainsi qu’à ramasser des fonds afin de venir en aide à Transplant Québec. Si vous ne l’avez pas encore fait, prenez quelques instants pour signifier votre consentement au don d’organe. Comme Claudie, vous pourriez sauver plusieurs vies. Suivez ce lien pour savoir comment: http://www.signezdon.gouv.qc.ca/index.php?Consentement
Merci Claudie.
Coordonnées des croix:
45.714428, -73.913852
45°42’51.9″N 73°54’49.9″W
Pourquoi répertorier les croix?
Je répertorie les croix que je croise et celles que l’ont me partage car je veux connaitre leurs histoires des endroits où je vais. Ces croix font parti de ma route et sont bien plus qu’une simple décoration à mes yeux. Des gens ont perdu la vie à ces endroits et des familles ont été touchées. Les mettre sur la carte des lieux importants du Québec est ma façon personnelle de rendre un dernier hommage à ces disparus qui font la route avec moi. Je tente toujours de garder le plus grand respect pour les personnes décédées et leur famille dans mes textes.
Si vous avez vu une croix sur votre route et qu’elle n’est pas répertoriée sur le site, ou si vous connaissez une histoire qui mérite d’être racontée, merci de m’en faire part.
Besoin de support?
Il existe un groupe de soutien sur Facebook réservé aux parents en deuil d’un enfant. Ce groupe est privé, a été créé par un parent endeuillé et est exclusivement composé de parents dans cette situation. Il offre une écoute et un support avec des gens qui comprennent cette épreuve. Une oreille compréhensive peut être d’un grand secours. Si vous êtes dans cette situation et aimeriez avoir du support, je vous invite à vous y joindre.
Groupe privé Facebook: « Parent d’un Ange »
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